Crise économique, première guerre du Golfe, ravages du SIDA... Au début des années 90, la mode se met au diapason de l'époque : sombre, désespérée, parfois violente. Baptisé Antifashion, le courant incarné par des créateurs japonais, belges ou allemands fait table rase de la vision glamour qui triomphe jusqu'alors, bouscule le vêtement à coup de déconstruction, de recyclage et de défilés-performances et marque profondément le style de la fin du siècle.
Du modèle anonyme du début du XXème siècle à la it-girl connectée aux réseaux sociaux des années 2010, en passant par la célébrité mondiale des Supermodels dans les années 90, le statut du mannequin n'a cessé d'évoluer. C'est un prisme à travers lequel on peut comprendre l'histoire de la mode, mais aussi plus profondément l'évolution des canons esthétiques féminins, en interaction avec leur environnement sociétal.
La mode adore le scandale, elle ne progresse que par le scandale | du scandale juteux, du scandale scabreux, et forcément, souvent épicé et cocasse. Il y a plusieurs types de scandales dans la mode, et cette série se propose de les visiter tous avec humour, en cherchant toujours la petite bête, l'anecdote révélatrice ou croustillante. Loin d'une énumération Wikipédia neutre, je souhaite démontrer l'état d'esprit de la mode et l'un de ses principes : comment on avance si on ne respecte rien.
La Mode des années 1990, réalisé par Loïc Prigent, est une plongée dans les archives de ce que l'on a porté, ce que l'on a vu, ce qui a fait rêver. Une ère de top modèles, de jeunes créateurs visionnaires et de grandes maisons très combattives. En six chapitres, on décortique l'énergie du désespoir du grunge, l'exigence du minimalisme, la sexualité outrancière qui s'affiche partout, la rue qui se met à dicter ses codes, les dérapages contrôlés ou non, et un bling délirant.
